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Sur les routes d'Amérique latine
26 avril 2009

Potosi (10-12 avril)

Le bus est tout petit, et les bagages sont sur le toit. L' organisation bolivienne est désastreuse, il y a des gens qui montent, puis qui descendent. Nous on a réservé nos billets alors on a des plaçes assises. Les anglais et irlandais rencontrés dans l' hôtel de sel du salar d' Uyuni sont aussi de la partie, les pauvres. Une heure de retard. Il y a des gens, même des vielles assises dans le couloir. Folklorique. 6 heures interminables, les beaux paysages font un peu oublier la forte odeur lol
Potosi est la ville la plus haute du monde, à 4090 mètres d' altitude. Plus grande ville du monde aussi au 17 ème siècle, la découverte des mines d' argent du Cerro Rico, la montagne dominant la ville, a alimenté toute l' économie européenne. Berceau du capitalisme donc, c' est à cause de cette ville qu' on est autant dans la merde aujourdhui ! Le bus traverse d' abord des quarties populaires assez pauvres, on peut même croiser des cochons dans la rue. Il nous laisse en bas de la ville et la montée vers la vielle ville est fastidieuse, on a du mal à respirer. La vielle ville est quant à elle très belle, chef d' oeuvre d' art baroque, toute en montée ou descentes, ça dépend du sens. C' est le vendredi saint, il y a des processions dans les rues. Il pleut un peu alors on fait confiance au guide qui recommande un hôtel pas loin de la superbe place du 10 novembre. On trouve enfin des distributeurs, il y en a tous les 50 mètres ici. Chambre minuscule on y restera qu' une nuit. On change pour un autre hospedaje avec chambre plus grande mais glaciales. On y reste qu' une nuit aussi avant de trouver notre bonheur dans un hostel à jeunes occidentaux juste en façe,  superbe patio, chambre sympa et chauffage ... qui ne marche qu' en hiver ! Pas grave il fait quand même bon. Le truc à faire sur Potosi est la visite des mines du Cerro Rico. On passe par une agence, le guide Xavier parle bien le français pour avoir vécu quelques mois quelques mois à Boulogne sur mer, il a pas choisi le meilleur endroit... Il est accompagné par une femme qui connait la mine comme sa poche. On est un petit groupe car accompagnés seulement d' un couple français. La visite commence par le marché des mineurs qui se trouve en haut de la ville. Il est d' usage d' acheter pour les mineurs quelques cadeaux comme des boissons ou bien de la dynamite qui est en vente libre ! Un peu de TNT, un détonateur, du nitrate, de la mèche et on a de quoi faire péter un peu de roche. C' est samedi alors il n' y a pas grand monde qui travaille dans la mine. Il y a encore 400 galeries ouvertes sous la montagne, alors on ne croise que quelques mineurs ou des groupes de touristes. Les mineraux recherchés sont aujourdhui essentiellement l' étain, le cuivre, le fer et le zinc. Un peu d' argent mais celui ci a tellement été surexploité qu' il n' en reste que peu. Aussi Potosi a souffert ces derniers mois de la baisse des cours mondiaux et la population minière est passée de 15 000 à 5 000 en même pas un an. Les mineurs ont beau maché autant de feuilles de coca qu' ils veulent, la crise est là. 6 coopératives indépendantes gèrent l' exploitation. On visite une mine “facile” , il faut juste faire gaffe à la tête de temps en temps mais les casques sont là pour ça ! On suit les rails qui servent à acheminer le minérai vers dehors, quelques passages avec de l' eau mais les bottes sont là pour ça ! Il y a une divinité que les espagnols ont imposé aux indiens quand ceux ci se mettaient en grève, en leur disant qu' ils se remettaient pas à bosser vite fait, il se facherait. Son nom ? El Tio. Crédules  ils l' ont gardé même après la décolonisation et continuent à l' implorer encore de nos jours pour les aider à trouver la veine qui les rendra riches (enfin leur coopérative...). Bon, El Tio il est franchement pas beau, limite il ferait peur aux gosses. Il est rouge, a des cornes de diables, une sale gueule et une teub énorme. Un foetus de lama à ses pieds, ça porte chance. Le rituel qu' on éxecutera avec beaucoup de sérieux :-) : d' abord lui allumer une clope et lui mettre à la bouche. S' il fume on peut continuer, sinon on doit se barrer .Bon il a du mal à fumer alors on lui reprend pour la rallumer. C' est bon on peut continuer ! Ensuite on lui jette des feuilles de coca. Puis lui verser de l' alcool à 96° sur les yeux, les bras et le pénis pour nous aider à trouver le minérai. Enfin pour conclure boire un coup (deux pour nous) de cet excellent breuvage à sa santé. On repart un peu fatigués , il faut dire aussi qu' il fait chaud là dessous et que l' oxygène y est plus rare (en plus d' être à 4300 mètres!) .
La journée se termine dehors par la mise en application de ce que Xavier nous a appris : la confection d' une dynamite. On l' allume et on se prend en photo avec avant de la refiler à Soledad, la guide. Depeche toi d' aller la poser loin il te reste une minute de mèche ! Ca pète bien, on est contents. Visite très intéressante à faire.
A quelques kilomètres de Potosi il y a des thermes d' eau chaude dans la montagne. On décide d'y aller en mini bus. Il faut monter un peu avant le village de Miraflores pour arriver à la lagune de Tarapaya, un lac d' une centaine de diamètres. Il faut payer pour avoir le droit de se baigner. Il ne faut pas s' approcher du centre car il peut y avoir des tourbillons qui vous entrainent vers le fond, il y a déjà eu des morts ... On commence par une piscine attenante histoire de s' échauffer. On assiste à une cérémonie de baptème. Les 3 baptisés ont au moins 80 ans chacun, la famille chante en dehors, le pretre dans la piscine est juste perturbé par les enfants de la famille qui s' en branlent et executent des bombes à côté, sales gosses ... :-)
On retrouve même dans ce coin paumé les irlandais et anglais qu' on avait recroisés à Potosi. Small world. Ils se font une bataille de vase degueulasse à laquelle on ne participe pas. L' eau du lac est à peine plus chaude, peut être 30 degrés mais ça tranche avec la température extérieure.
Prochaine étape Sucre, à 3 heures de route, asphaltée cette fois ouf.

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